Durant plus de 450 ans, nos quatre communautés locales ont vécu des existences autonomes au sein de la ‘classe wallonne’ (la Réunion wallonne – PKN). Chacune possédait son propre consistoire, sa diaconie, sa gestion financière et, jusqu’au début du 20e siècle, son propre poste pastoral.

Ces dernières années, les églises wallonnes sont devenues de plus en plus fragiles, pour trois raisons principales : la diminution de la pratique religieuse (sécularisation), l’affaiblissement de la langue française aux Pays-Bas et la bonne intégration des paroisses et des paroissiens dans le protestantisme néerlandais. Le nombre de membres a donc fortement chuté, avec comme double conséquence l’autonomie financière des paroisses et la difficulté de trouver des personnes pour assumer les tâches au sein des consistoires.

Se tournant vers l’avenir, nos quatre communautés ont décidé de fusionner : d’abord Dordrecht et Breda (2010), puis Middelbourg (2020), et tout récemment Rotterdam (2022). Administrativement, les quatre communautés ne forment plus aujourd’hui qu’une seule Église Wallonne (paroisse) conduite par un unique consistoire, avec une diaconie, un poste pastoral à plein temps, une lettre d’information, un site Internet, etc.

QUELQUES MOTS D’HISTOIRE

La communauté wallonne de BREDA

La communauté wallonne de Breda doit son existence essentiellement à l’arrivée de protestants fuyant les persécutions en France et en Belgique…

▶️ Commander le livre de Guillaume de Grenelle, La communauté wallonne de Breda – Une histoire de 425 années et même davantage (2015)

————

L’Eglise Wallonne à DORDRECHT

Au 16e siècle, les Pays-Bas du Nord et du Sud font partie du grand empire de Charles Quint. En 1555, Philippe II succède à son père comme Seigneur des Pays-Bas et roi d’Espagne…

▶️ Commander le livre de Herman van Duinen, L’Eglise wallonne – Dordrecht – Hollande. 425 années en textes et en images (2012)

————

Le temple wallon à MIDDELBOURG

Fondée en 1574 dans une ville autrefois économiquement et intellectuellement centrale, l’Église Wallonne de Middelbourg est la plus ancienne des communautés protestantes francophones aux Pays-Bas…

▶️ Consulter l’article de Tarquinius Noyon

————

L’Eglise Réformée Wallonne de ROTTERDAM

Le protestantisme a pu se développer dans les Pays-Bas grâce à la convergence de développements, de caractère tant politique que spirituel et culturel, qui, pour une grande partie, ont débuté hors de ses frontières…

▶️ Commander le livre de V.H. de Villeneuve, Les quatre siècles d’histoire de l’Eglise Réformée Wallonne de Rotterdam (1999)

————

LES EGLISES WALLONNES AUX PAYS-BAS

Pr DEWANDELER – Pas vraiment wallonnes au sens où on l’entend en Belgique, pas tout à fait néerlandaises de par leur histoire, pas seulement francophones, les Églises Wallonnes constituent un phénomène original dans le paysage religieux et linguistique européen…

Des églises refuge – Les Églises Wallonnes représentent la branche francophone de l’Église protestante aux Pays-Bas. A ce titre, on pourrait tout aussi bien les nommer Églises protestantes francophones. L’adjectif ‘wallonnes’ vient du fait que la plupart d’entre elles furent fondées au 16e siècle par des protestants réformés issus des provinces du Sud des Pays-Bas (l’actuelle Belgique et la région de Lille). Un siècle plus tard, au lendemain de la Révocation de l’Édit de Nantes (1685), les Huguenots quittèrent la France et trouvèrent refuge dans ces églises francophones. Au 18e siècle, un nouveau flux d’immigrés venus des Alpes franco-suisses, les protestants vaudois, vinrent les rejoindre. De nos jours, des familles africaines francophones y trouvent une terre d’accueil pour célébrer la foi chrétienne. Si les Églises Wallonnes ont gardé leur appellation d’origine, elles sont à proprement parler des « communautés protestantes francophones aux Pays-Bas ».

Le bilinguisme – Dès les origines, ces communautés francophones firent tout naturellement partie du protestantisme néerlandais. Même si leur population s’est progressivement intégrée dans la culture et la langue du pays, les cultes en langue française ont été maintenus. De nos jours, la majorité des personnes qui les fréquentent sont des Néerlandais ayant un lien particulier avec la francophonie. Ainsi, du fait de ce bilinguisme, si le culte est toujours célébré en français, le café de l’amitié se boit… dans les deux langues.

Des églises multiconfessionnelles – Contrairement à la plupart des églises aux Pays-Bas, les Églises Wallonnes, toutes d’origine réformée, ne sont pas des ‘églises confessionnelles’, c’est-à-dire qu’elles ne se définissent pas par rapport à une théologie particulière. Cela s’explique par le fait que, la langue étant une raison importante pour s’y rencontrer, les Églises wallonnes n’ont pas subi les grandes divisions ayant marqué l’histoire du protestantisme néerlandais. Aujourd’hui, de multiples sensibilités théologiques cohabitent sans difficulté (réformés, luthériens, remontrants, catholiques, évangéliques, libéraux…), sans oublier la présence de personnes qui se définissent comme non-croyants mais apprécient ces moments de rencontre et de méditation en français.

Pour autant, les Églises Wallonnes sont membres à part entière de l’Église protestante aux Pays-Bas (Protestantse Kerk in Nederland), dont elles reconnaissent et acceptent la Discipline ecclésiastique, où elles sont représentées à différents niveaux de décision et au sein de laquelle elles assument leurs responsabilités.

fr_FRFrench